Promotion du breton. Les slogans s'affichent.
La campagne initiée par la commission langue bretonne de Ti ar Vro démarre demain. Ci-contre: Bruno Coray, Vincent Rouxel et Alain Foricher
À compter de demain, la langue bretonne va s'afficher sur les murs du Pays de Quimper. Une campagne, en français, destinée à inciter les jeunes parents à faire le choix de la filière bilingue.
«Il est de bon ton de parler breton». Le slogan de la campagne lancée demain par Ti ar Vro se décline en trois affiches. Et autant de textes chocs. Derrière la fédération des associations culturelles, l'ensemble des acteurs des filières bilingues se mobilise. Une promotion de la langue bretonne destinée à inciter les familles à choisir l'une des trois filières bilingues à leur disposition. S'appuyant au passage sur les constats bientôt affichés en 4x3 sur les panneaux publicitaires du Pays de Quimper: «Le breton permet de trouver un emploi» et «Apprendre le breton, enfant, facilite l'apprentissage des autres langues».
3% des scolaires
Sur chaque affiche, un «flash code». Il renvoie au blog imaginé par le collectif d'associations, pour informer les familles. L'occasion, peut-être, de découvrir un autre slogan choc: «Du biberon au bac, 701 enfants s'épanouissent dans onze établissements bilingues du Pays de Quimper». Le chiffre représente un peu plus de 3% des enfants scolarisés dans l'agglomération. Mais malgré une progression de l'ordre de 100% en l'espace de dix ans, la Pays de Quimper n'est pas en tête pour la scolarisation dans les filières bilingues. «Loin derrière le Trégor-Goëlo et le centre Ouest-Bretagne», constate Erwan Le Coadic, de l'agence de développement de l'Office public de la langue bretonne.
De la crèche au lycée
La campagne se heurte pourtant à quelques difficultés. Malgré ses onze établissements, de la crèche au lycée, «Quimper pêche par son offre», poursuit Erwan LeCoadic. Pour la rentrée prochaine, l'un des espoirs se situe à Pluguffan, après l'échec, l'an passé, des négociations. L'école publique y enregistre d'ores et déjà quinzepréinscriptions, dont douze pour des enfants qui auront au moins 3 ans à la rentrée. Le 28février, lors d'une réunion programmée à Pluguffan, le projet pourrait être validé, si d'ici là trois inscriptions supplémentaires étaient enregistrées.
«Sans loi, on n'y arrivera pas»
La mobilisation du conseil général pour proposer - sur la base du volontariat d'équipes pédagogiques de plus en plus sollicitées - des séances d'initiation aux écoles n'y change pas grand-chose. Premier partenaire de Ti ar Vro pour le financement de la campagne, la Ville a salué hier l'opération de communication. Mais pour aller plus loin, Loïc Philippon, le conseiller municipal délégué à la langue bretonne, attend une évolution de la législation: «Sans loi, on n'y arrivera pas», insiste-t-il. Un sentiment partagé par la sénatrice et conseillère générale Maryvonne Blondin. Par Naïg Le Gars, aussi. La conseillère régionale UDB a, à son tour, renouvelé le voeu d'une évolution de la Constitution, évoquant les blocages au développement de l'enseignement du breton à l'école. Àcommencer par les difficultés rencontrées pour l'ouverture de classes et pour la formation des enseignants. En attendant, le collectif, fort de ses arguments, compte sur la motivation des parents. Pratique Plus de renseignements sur le blog du collectif: apprendrelebreton-pays dequimper.com
Jean Le Borgne
source: letelegramme.com
14/02/2012
commenter cet article …